Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jalons de la dissidence

1 avril 2023

"ANÉANTIR" CITATION

 

clowns (2)

Dans son roman paru en 2022, Anéantir, Michel Houellebecq, fait dire à son personnage :

“Si l’objectif des terroristes était d’anéantir le monde tel qu’il le connaissait, d’anéantir le monde moderne, il ne pouvait pas leur donner tout à fait tort.”

Publicité
Publicité
28 décembre 2022

PAS D'AUTRE ISSUE QU'UNE SORTIE DE NOUS-MÊMES

 

labyrinthe a

 

Viviani, ministre du Travail sous la IIIe République, se vantait à la tribune de la Chambre des députés : «Nous avons éteint, dans le Ciel, des Lumières que l’on ne rallumera plus» et célébrait l’avènement de «l’homme à qui nous avons fait le Ciel vide». Nous sommes depuis longtemps délibérément enfermés dans le plat horizon du désenchantement, du vide spirituel, mille fois dénoncé mais en vain par tant de Bernanos. Mais cet horizon, hier vaste encore et plein de promesses de conquêtes, d'éclatantes réussites est comme un lait qui a tourné, devenu étroit, encombré, étouffant, carcéral, toxique. Il ne peut plus être éclairé et aéré par les promesses progressistes des lendemains sinon chantants du moins meilleurs. De l'orgueil, de l'affirmation de soi, nous sommes passés à la haine de nous-mêmes. D'où les deux solutions à bien des égards complémentaires qui s'offrent à nous, Occidentaux, toutes deux signifiant l'effacement de l'humanité de l'homme tel que notre civilisation l'a conçue, - un effacement se situant dans le prolongement de celle-ci - : le wokisme et le transhumanisme.

Oui, malheureusement, nous sommes modernes, condamnés à la modernité. Le temps dans lequel nous sommes inscrits nous emporte nécessairement avec lui quelque soient nos tentatives de mises en retrait ou de fuites dans des élaborations imaginaires à mystiques de carton-pâte - elles-mêmes, du reste, totalement indexées à l'esprit de l'époque. On n'échappe pas aux rets du temps, de fait "on n'arrête pas le Progrès", c'est à dire le processus historique que désigne ou déguise ce nom. Nous n'avons pas le choix shakespearien d'être ou de ne pas être modernes, sinon celui d'adhérer ou non au projet de la modernité, au progressisme, à une idéologie qui depuis qu'elle a pris place ne cesse de se reconfigurer. Contemporains ou mécontemporains, Rimbaud ou Baudelaire, nous sommes tous de fait plus ou moins modernes. Toutefois, on ne peut plus, pour la plupart d'entre nous et pour la plupart des progressistes mêmes (mettons à part Musk, ce personnage vernien, et quelques autres géniaux et richissimes marchands d'avenir rêvés), proclamer comme il y a peu encore : « Il faut être absolument moderne ». Car ce qui a changé - et de ce fait il me semble que l'on ne veut tirer les extraordinaires conséquences quand bien même on accepte de le voir -, c'est que la modernité a modifié radicalement son horizon, ses décors. (Ce par quoi elle tenait vraiment - une civilisation toute orientée vers les futurs comme la nôtre tient par ses promesses bien plus que par ses réalisations.)

En son long temps renano-vivianesque, la modernité a éteint, nous l'avons dit, avec délice les étoiles, ces lumières qui guidaient dans la nuit prémoderne, cependant (et c'est ce qui a rendu possible le travail d'extinction) qu'elle éclairait la nouvelle ère d'une intense lumière diurne. Or voilà que le soleil des Lumières s'éteint à son tour. (Ce n'était peut-être après-tout qu'une très féérique ampoule.) Dès lors, rien d’autre que les illusions entretenues dans l'erre des habitudes ne luisent sur les horizons désertés de la postmodernité.

9 juin 2021

CONTRE LA CATASTROPHIQUE PENSÉE PROGRESSISTE, LA PENSÉE Á CONTRE-PENTE

FSimone et Sartre

 

​«La bourgeoisie existe encore: mais sa pensée, catastrophique et vide, n’est plus qu’une contre-pensée.» Cette description du monde intellectuel français de l’après seconde guerre mondiale qu’observait Simone de Beauvoir était exacte en son temps, mais exacte, elle ne l’était déjà que si l’on se plaçait dans une certaine perspective, dans les cercles qu’éclairaient les lustres du café de Flore. La compagne de Sartre exprimait là une idée typiquement progressiste rive gauche : la pensée doit débiter du concept ; elle se doit de renouveler sans cesse l’étal aux idées. En régime progressiste, les idées sont soumises aux mêmes lois d’airain saisonnières que la production commerciale (« Seul un imbécile – un réac’ donc - ne change pas d’idées comme de chemises à la mode »). Cependant, comme la Modernité utopique aux lendemains révolutionnaires chantants de l’époque fréquentée par la féministe germanopratine s’est évanouie au profit d’une post-modernité à horizon de catastrophes, comme donc la catastrophe ou du moins la dystopie n’est plus le monopole exclusif de la droite la plus réactionnaire, il reste aux progressistes privés des belles promesses de l’avenir à laisser à l’ennemi dépourvu, lui, de cellules grises avant-gardistes la propriété exclusive de la bêtise et du vide  (de la non pensée), à user de l’étincelante machine à tout conceptualiser, à faire croire qu’il n’y a de vraie pensée que critique (pas trop cependant car la critique ne doit en aucun cas s’en prendre à elle-même et tout particulièrement quand et là où elle acquiert des positions dominantes), à dénoncer tout simplement le réel, c’est-à-dire ce qui est et qui n'est pas aussi simple qu'il se présente, à savoir : les idées camouflées sous des airs faussement naturels d’évidences bonasses, kitchs et éculées, c’est-à-dire à ne voir dans le réel que des illusions, des masques, des opiums : des idées fausses, trafiquées puis empaillées, des stéréotypes, des préjugés, à passer à la broyeuse déconstructrice, à démystifier à tout va et plus que jamais, et donc, à défaut de pouvoir réenchanter l’avenir, à s’en prendre à toutes les édifices culturels et sociaux patiemment entretenus ou à grand-peine édifiés, à démonter pièce par pièce et en son entier le passé. Ainsi, à une pensée de droite censée ne pas être – être vide, immobile, morte –, s’oppose une pensée convulsive qui ne crée que conflits, arrachements, ressentiments et ruines. Le Progressisme qui, dans le sombre horizon de la Post-modernité, ne peut penser/innover que par radicales remises en cause et destructions de ce qui a fondé une civilisation qui a aujourd’hui perdu son étoile, rejoint dans son mouvement même – structurellement allais-je écrire-, par le chemin du nihilisme qu’il emprunte à son tour, le nazisme.

2 juin 2021

LE CADDIE DISSIDENT

caddie

 

Dans les grandes surfaces des marchés de l’hyper post modernité, les idées pub’ s’écoutent au post et s’éclairent au néo. J’y pousse le ferraillant caddie de ma gueulante rythmée. Pour les assourdis, j’y braille en coin d’écran la gestuelle des mal pensants - celle de ceux qui, en fait, pensent plutôt bien et penchent mal, pas du bon côté. Mon caddie tangue, il boîte. Pas grand’chose ici qui tourne rond pour les non-fluides, les non-connectés, pour ceux à qui on n’a pas vendu la puce de la bonne attitude sociétalisée ni fourgué la carte de crédule implantée sous la peau. Car à gogo on vend le crédit à crédit et la puce aux gogos.  Sous des lueurs agencées de studios hollywoodiens, on vante aux avides zombies somnambules, le credo de l’ouverture des comptes à dormir debout. Crédit-credo… Ça tourne carré !  Non je n’ai pas la foi, pas cette fois-ci, pas cette foi là. « Plutôt crever !» couinent les roues de mon caddie pourtant dotées d’une âme de plein caoutchouc. Du néon au néant, il n’y a qu’un sombre éclat de lumière bleue. Tout dorénavant est filtré, emballé, mis en diodes électroluminescentes, sous masques, oreillettes ou préservatifs. Mais tout est offert. Les écrans tactiles vous massent le cerveau et pelotent le reste. Déjà mille vagins vibrent d’électrocutions orgasmiques. Jouir est l’impératif catégorique ( Sinon, quoi ?), jouir de tout : du cul à la culture en passant par ses droits et de plus en plus, mais au travers de ce qui se fabrique et s’achète et hygiéniquement. Jouir sous vide dans le vide et en monnayant, puis essuyer après et remplir les poubelles. A l’ère du numérique surveillant-tout-sourire nous ne respirons plus que l’air conditionné du temps où, en racks démesurés, en clous, vis, boulons de toutes tailles, s’étagent les normes et prescriptions en forme de conseils. Le gardien du camp d’éducation a une voix d'aéroport : « La norme, taille 1984, c’est le bon choix », susurre-t-elle. Bienveillants Calculs, bienveillante Com’, du haut des algorithmes, vous veillez sur nous ! Ni de miel ni de ciel, les rayons commencent en tête de gondole et finissent en queue de rat. L’enfer, devenu fête à l’envers, s’est maquillé en paradis. Ô mon caddie déjanté, c’est cela le Grand travestissement ! L’envahisseur colonise en vous l’imaginaire. La fée-princesse Disneyland risque de s’avérer vieille pute en guenilles puantes colorées au fluo. Surtout, comme Lénine en son mausolée, laissez ronfler ce sémillant cadavre dans son étal de cristal. Si vous réveillez le woke qui sommeille en lui, il vous rotera à la gueule !

 Rien n’est plus grand que les grandes surfaces dans notre monde à plafond bas mais sans frontières. Je pousse mon caddie mal-penchant un peu trop loin ; il se démantibule, éparpille ses roues, freine des quatre fers. Indifférente à ses états d’âmes métalliques, la sonorisation incontinente du lieu épand ses effluents en gaz somnifères euphorisants comme en énervements anesthésiants : « Empli toi de vide pour que je te remplisse et te fasse oublier qui tu es. J’ai lissé ce monde, l’ai rendu fluide pour que tu t’y enfermes dans une fuite indéfinie ».

Je fatigue. Sur les rayons, l’ombre étend sa cape de satin noir en me chantant la comptine de l’oubli. Rétif aux faux rêves, mon caddie grince, écrase mes nerfs optiques et auditifs. Haut-parleurs, écouteurs, écrans à plus ou moins haute définition, enseignes lumineuses, panneaux indicateurs, signalétiques, affiches, photographies, cartels, autocollants, logos, tatouages, tags, toutes sortes de sons et d’images multipliés à l’infini s’interposent entre moi et le monde et, simultanément, entre moi et qui je suis et ne peux plus atteindre, s’imposent comme étant tout ce qui est et m’aspirent dans la nuit de l’hébétude. Dans ce néo-monde qui ne tient que par ses béquilles montées sur roulements à billes, dans ce hangar-labyrinthe à circulations douces et air filtré, mon caddie, lourd comme un âne mort sur un âne têtu, mon caddie empli de dégoût, s’est immobilisé. Mon cœur a fait le plein à ras bord des lèvres… Le passage à la casse-caisse crédit ou cash (car, oui, on a toujours le choix !) nous tiendra lieu jugement dernier. En bons clowns criminels, les flammes dans lesquelles dès à présent nous brulons ont revêtus les couleurs de l’arc-en-ciel.

26 février 2021

DISNEYLAND ou la « CANCEL CULTURE » PEINTE EN ROSE

disney-censure-film

Dans un livre stimulant, « Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive », Pascal Conessa montre comment l’industrie cinématographique américaine, en jouant de la confusion entre fiction et réalité, cinéma et géopolitique, s’est constituée en arme de propagande massive, au service des élites et des intérêts américains. Malheureusement, cette étude de l’impérialisme soft et redoutablement efficace, exercé par le biais des vecteurs de la culture de masse, traite pour l’essentiel d’une stratégie développée au XXe siècle qui, certes, se poursuit mais en modifiant radicalement ses formes. En ce XXIe siècle déjà largement entamé, le tome 2 de cette étude reste en effet à écrire qui prendra en compte les nouvelles idées-lubies starisées et oscarisées qui, se substituent aux vieilles lunes pour beaucoup décrochées, balancées ou en cours de «cancellisation».

A nouveaux temps nouvelles mœurs. Tout un chacun aura noté qu’Hollywood, toujours en pointe de l'esprit du temps qu’il continue de modeler autant que de suivre en fonction de ses intérêts sonnants et trébuchants, met en place de nouvelles procédures : des prescriptions positives comme celles concernant l’obligation de représentation diversitaire pour la nomination aux Oscars, ou négatives de mises en garde ou d'interdits. Procédures qui signalent, au plus haut des élites mondialisantes, une « conversion » des esprits au sens religieux du terme, le pendant au plan idéologico moral du «pivot asiatique» géopolitique d’Obama.

Voici venu le temps d’un nouveau "code Hays". Un code totalement réinitialisé programmé par les enfants de ceux-là même qui se gaussaient encore il y a peu, au nom de l’esprit de liberté, du vieux dispositif de censure édicté au début du siècle passé. Le "code Hays", rappelons-le, a consisté en un ensemble de règles puritaines adoptées par l’industrie cinématographique américaine dans les années trente suite à certains scandales sexuelles... Ce code d’autocensure dit d’«autorégulation» reflétait la «political correctness» d’alors. D’aspect tartuffesque, il s’est effacé au fil des décennies, notamment lors des sixties et seventies, pour laisser place de fait à une assez large liberté d’expression, du moins en mode libertaire baba marijuanesque. Jusqu’à ce que, la morale ayant évolué, la bienpensance soit de retour, armée de son immuable bonne conscience et de ses admirables intentions prophylactiques, comme au bon vieux temps du sénateur Hays. La morale a seulement sauté quelques générations, changé son fusil d'épaule, changé de camp. Un néo puritanisme woke s’impose, où c’est à nouveau la "bonne morale" qui compte -  et non plus du tout la liberté d’expression "âprement conquise" comme tant de soixant-huitards confits en progressisme ringard se l’imaginent encore. Fin d’une illusion. Dans toutes les sphères de la communication, de l’information et de la culture, savante comme de masse, la bienpensance postmoderne édicte donc les nouvelles règles, les lignes à ne pas franchir ou à ne transgresser qu'à reculons, en se pinçant le nez et avec mille précautions.

C'est notamment ce à quoi l'on assiste avec les dernières décisions prises par la très capitaliste compagnie Disney. Aujourd'hui, en cette heureuse époque où le mot culture s’accompagne de plus en plus du mot cancel, l’illustre Studio façonneur d'émerveillements enfantins a pris la décision de supprimer purement et simplement tous les films jugés problématiques des comptes réservés aux enfants. Désormais, pour voir Aladdin, Dumbo, La Belle et le Clochard, Les Aristochats ou encore Peter Pan, nos bambins devront le faire avec l'autorisation de leurs parents.

Voici le texte d'avertissement qui précède le visionnage des films visés accessibles si vous possédez un compte adulte: ""Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaitre son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble. Disney s’engage à créer des histoires sur des thèmes inspirants et ambitieux qui reflètent la formidable diversité de la richesse culturelle et humaine à travers le monde."

Comment ne pas être frappé par le regard torve jeté sur les films anciens par les chercheurs de petites bêtes, renifleurs d'imperceptibles relents dans les recoins minuscules, rédacteurs des nouveaux codes de l'hygiénisme bienpensant. Que penser de ce "tous ensemble" pseudo-démocratique que lancent sans la moindre vergogne les nouveaux guides richissimes des âmes et des cœurs «conscientisés » par les nouvelles images édifiantes et les anciennes expurgées ?

"Tous ensemble ! Tous ensemble !" Dans le désert des esprits, de nouveaux goulags, de nouveaux Metropolis se dessinent peints dans le rose des meilleures intentions. Sur le portail-écran du Disneyland mondial orwellisé, sous lequel on nous invite à tous passer bien gentiment et bien groupés, clignote à nouveau, mais cette fois en couleurs fluos, le slogan "Zensur macht frei" (La censure rend libre).

Publicité
Publicité
2 avril 2020

DEMAIN CE SERA POUR PLUS TARD

mondialiation

En suite de l’épisode Coronavirus, que l’on cesse de nous chanter le couplet « demain, ce ne sera plus comme avant » aussi agaçant que le slogan « plus jamais ça ! » servi à d’autres propos. Outre le fait que par définition chaque jour succédant à un autre est un jour nouveau, cette proclamation bien évidemment vraie est d’une vérité inutile, une proposition vide de sens tant qu’on ne l’a pas remplie de quelque substance. Surtout, cette proclamation laisse entendre que tout va changer du tout au tout, que l’on va échanger ce qui était hier contre son contraire demain. Par exemple : de la mondialisation effrénée nous courrons vers le « repli tribal » (tiens, tiens ! on croirait entendre de bons esprits : Mitterrand et Macron, s’exprimant en même temps). L’histoire ne marche pas cul par-dessus-tête, elle n’a pas la légèreté de nos idées. Une fois lancée, sa plus grande force, comme le disait un éminent médiéviste, c’est l’inertie. Ce n’est pas le covid 19 qui va arrêter l’avalanche de la mondialisation. La mondialisation, de la même manière que l’égalisation des conditions analysée par Tocqueville, est une dynamique profonde, un processus inscrit dans les gênes techno-productivistes du monde matérialiste et prométhéen que l’Occident a ouvert à coups de caravelles et de canonnières et qui poursuivra son chemin jusqu’au bout. Cela, bien entendu en s’adaptant -en mutant à manière d’un hégélien virus- en intégrant ses contradictions et en se dynamisant par leur dépassement, jusqu’à ce qu’elle aille à son terme… Demain ce sera pour plus tard car la mondialisation a déjà commencé à s’adapter voire, en certains domaines, à tirer son épingle du jeu.

Observons ce qui se passe. Tout d’abord, on nous explique que si la pandémie s’est bien développée dans un contexte de mondialisation, la mondialisation n’est pas la maladie (tout au plus est-elle son cluster) mais elle sera son remède. Et de fait par pure logique, on est conduit à penser qu’un problème qui se pose à l’échelle mondiale devra trouver nécessairement, pour être efficacement traité, des solutions au niveau mondial. Bientôt, après l'attaque du virus venu de Chine, ce seront les masques, produits pharmaceutiques et appareillages médicaux fabriqués dans l’Empire du Milieu, se rapprochant plus encore de sa place au centre du monde, qui prétendront nous porter secours (comme c'est déjà le cas en Serbie et en Italie). Etonnant, non !  Par ailleurs, ce sont des entreprises multinationales, filières de hautes technologies, organismes de vente en ligne et grandes surfaces qui s’en sortent plus que bien cependant qu'un très grand nombre de petites et moyennes entreprises et commerces voient, eux, leur situation se dégrader profondément. Des leçons fortes ne manqueront pas d’être tirées de l’expérience par les organisations de gestion de ressources humaines pour réorganiser l’ergonomie du travail, à l’échelle locale et nationale certainement, mais aussi à échelle mondiale. Pas besoin de sortir de chez soi pour observer le fait que, nous tous, contemporains confinés -du moins les techno-équipés-, nous nous évadons de manière virtuelle de notre réel enfermement par la grâce des réseaux sociaux, du téléchargement, du streaming, du télétravail, et qu'un système de télésurveillance électronique se met en place suscité par l'urgence.

Le Covid 19 fait le vide ; un vide que les instruments modernes et universels de communication, notamment, s’empressent de remplir aussitôt avec notre avide concours. Car l’inertie est en nous aussi, et peut-être surtout. Bobos, écolos, gauchos, libéraux ou réacs, nous sommes acculturés à la mondialisation, aux miroitements qu’elle ne cesse de diffuser par la pub, les médias, l’éducation, les industries culturelles. La mondialisation est aussi une idéologie diffuse, elle est l'air du temps que nous respirons, lui, sans masque, de longue date assimilée - dont nous sommes les porteurs sains. C’est elle qui véhicule les valeurs iréniques de la dynamique techno-productiviste, consumériste hédoniste, polluante et baladeuse. Addicts au Progrès, quand bien même nous comprendrions qu’il sombre, nous nous accrocherons à ses bribes comme les survivants de l’équipage de la Méduse à leur radeau. En nos cœurs et âmes, nous ne sommes pas près de tirer les leçons de ce qui nous arrive. Et c'est bien là, plus encore que sur les étals de pangolins d'un marché chinois, que gisent les causes chéries des impitoyables effets que nous subissons. La mondialisation remplit notre vide. Nous n’avons rien à lui substituer.

mondialisation

14 février 2020

DESTRUCTION DU MONDE, TRAHISON DE l'HUMANITÉ

Notre tâche est double face à la double dévastation à laquelle procède le totalitarisme en marche (dévastation du monde naturellement donné et dévastation du monde institué dans les formes de vie qui ont jusqu’à présent cherché à préserver l’homme dans sa nature d’homme en vue de l’accomplissement de ce qu’il est) :

-          Lutter contre le totalitarisme qui s’installe et ne cesse de se durcir sous les masques caoutchouteux de la bien-pensance et du politiquement correct en ses variantes gauchistes et libertaires

-          tenter de sauver ce qui peut l’être de l’humanité de l’homme et de la naturalité harmonieuse du monde pour autant que cela soit encore possible

Comme rien n’indique que ces objectifs pourront être atteints, nous préparer dans le même temps à survivre à l’effondrement du système techno-productiviste mondialisé, ainsi qu’à combattre de toutes les manières sous le règne des tyrannies déjà affleurantes qui précéderont et suivront cet effondrement.

Il ne s’agit plus seulement comme sous les anciens totalitarimes de combattre les erreurs ou les mensonges défigurant l’humanité de l’homme dans ses dimensions naturelles et spirituelles, mais de combattre sa trahison.

ravage

8 juillet 2019

IL EST PEUT-ÊTRE VENU LE TEMPS DU DERNIER hOMME.

Cela fait plusieurs siécles que l’Occident avilit les êtres et les abrutit au nom de principes qui se veulent généreux. Pourvu d’antidotes, fournies notamment par une profonde culture classique, l’Occident a longtemps résisté contre son propre mal. Il semble que les dernières défenses soient en train de tomber. Le temps est-il venu pour lui de crever dans ses déjections sucrées : cette  infame sirop de fadaises touillées à grands gestes de veulerie imbécile ? Parce que notre lucidité ne peut plus s’exercer dans la force, parce que nous nous voyons devenus faibles, nous nous voulons « ouverts », « généreux ». Nous retournons ce qui nous reste d’intelligence contre nous et perdons pour le coup toute lucidité. Car la lucidité est tragique. La tragédie est la lucidité. L’intelligence de la tragédie, c'est la prise en compte du bien et du mal en nous et en tout homme. Nous proclamons désormais (joyeusement ou désepérément, selon que l’on et plus ou moins imbécile) notre appartenance au seul camp du bien. Nous créverons donc de lâcheté et de niaiserie.

 

 

Dernier homme

9 décembre 2018

MACRON L'EN MÊME TEMPS DÉPASSÉ ou L'ANTISYSTÈME ARCHISYSTÈME EN TRAIN DE S'EXPOSER

 

 

Vérité révolutionnaire Orwell

 

 

Le mouvement « antisystème » de Macron, bien plus subtil que celui déclaré tout aussi antisystème de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, a dans un premier temps réussi. Sans doute subtil l’était-il trop. Macron en fait de changement dans la discontinuité n’aura qu’ajouté une nouvelle ruine aux ruines accumulées et apporté une violente désillusion : il n’aura réussi de fait qu’à casser le système des partis traditionnels d’alternance. Quel Austerlitz ! Mais, ainsi qu’on le voit enfin clairement en ce temps de Bérézina, il ne pouvait échapper longtemps à sa vérité qui est d’être la synthèse hégélienne renforcée et non dépassée dudit système. Un système qui n’est pas à entendre en un sens superficiellement partisan et purement cosmétique mais bien dans le sens de sa nature profonde qui est économique et idéologique. Le candidat en fait « archisystème » du Système a continué de dégrader la France, cela en mode augmenté façon geek, en s’encombrant de biens moins de scrupules que ses prédécesseurs à l’Elysée -en croyant même très malin de se livrer à des provocations… Bien mal lui en a pris ! Les gens de peu parfois enragés des Gilets jaunes ne sont peut-être pas aussi malins que lui mais ils ne sont certainement pas aussi cons que le "subtil" Macron s'est cru autorisé à le leur faire sentir.

Et cette partie de la France, ce peuple de bric et de broc, si longuement tenu à l'écart, réfugié dans ses réserves pavillonnaires, ignoré quand il n’était pas insulté, est sorti des gonds de sa patience, a occupé les ronds-points, a traversé sa périphérie, est entré dans Paris. C'est que voyez-vous ce peuple issu de la planète France profonde, se prend pour le Peuple ! Un peuple qui non seulement se prend pour le Peuple, mais qui se rappelle encore qu’on lui a dit que le Peuple était souverain. Il réclame maintenant -le culot ! -de recouvrer sa souveraineté, plus scandaleux encore il se rappelle, en chantant mille Marseillaise et en brandissant autant de drapeaux tricolores mêlés à ceux des régions et anciennes provinces non encore totalement siglées, territorialisées et zonées, que la France formait nation, quelque négligée ou salie qu’elle ait été. Outre l’exercice de sa souveraineté politique, ce peuple à peine réveillé et baignant encore dans les fumées de rêves et de cauchemars, réclame de plus en plus que la nation qu’il forme, que -osons dire le mot- la France, recouvre sa souveraineté. Derrière les matraques des CRS , les stylos, caméras et micros des médias mainstream, se trouve certes le gouvernement puis Macron, mais derrière le gouvernement et Macron se trouve Bruxelles et les édifices juridico-financiers qui travaillent pour le plus grand bonheur de quelques-uns. Ces édifices ne pourront plus longtemps faire régner leur ordre au nom de tous. Le voile de cette mâyâ s’est déchiré. Peut-être ce peuple ne le sait-il pas encore clairement, mais c’est contre ces institutions de papier et de fer que, lui aussi et dans un tout autre sens que celui programmé au sommet, s’est mis en marche. Oui, il se prend pour ce qu'il prétend être ! Ne l’est-il vraiment pas ? LE PEUPLE SOUVERAIN SERAIT DONC SOUVERAINISTE ! N'est-ce pas là le plus grand scandale ! Resterait une solution : expliquer à ce peuple fait de mille réunions de petits copropriétaires en folie, lui expliquer qu’il n’est pas le Peuple, qu’il n’est pas grand-chose, qu’il n’est à peu près rien, sinon taxable, puant et archaïque -ce que des dizaines d’années durant on n'a jamais cessé d’essayer de lui faire comprendre… Essayez donc encore, vous allez rigoler ! Peu probable que, la pancarte en carton entre les pattes, il ne retourne de sitôt à sa niche. Et gare plus encore s’il y retournait le cœur ne battant plus que d’amertume et de rage refoulées.

Mais, cessons de rire, même d’un rire amer, à la Muray. L'heure, est grave. C’est une France abîmée qui s’est levée et l’on voit bien qu’elle pourrait être abimée plus encore par ceux-là même pour qui elle est faite. Oui, ouvrons les yeux sur elle, pour qu’elle même se discerne mieux. Peuple, populisme, le moment n’est plus à la bataille des mots. Ou alors le populisme, ce populisme-là, c'est la démocratie quand elle ne trouve plus dans les politiques et les syndicats, les médias, les maires, les députés, les voix pour s'exprimer. Tout a été tordu, déconstruit pour faire place à la société individualiste consumériste et multiculturelle baignant dans la "mondialisation heureuse" (et ce bonheur vanté n’étant pas manifestement au rendez-vous dans les près, ladite mondialisation tente de se recycler en « transition énergétique » en ce moment même…), une société marchant de Black Friday en Christmas agapes au bénéfice d’une minorité kérosène pleine d’argent, de morgue, de mépris. Voilà le résultat ! Et encore, est-il heureux qu'une grande partie de notre pays ait décidé de sortir de l'ombre et de se faire entendre ! Il reste une belle énergie, pas nécessairement violente mais très déterminée. Il faut maintenant qu'elle trouve sa voie et ses voix.

17 avril 2018

RETOURNER (À) MAI 68

Il faudrait un nouveau Mai 68 pour combattre la nouvelle société moralisante, la nouvelle bien-pensance qui a remplacé pendant les Quarante Piteuses celle qu’avaient instituée bourgeois et communistes des Trente Glorieuses. Il faudrait retrouver la magnifique liberté de parole éphémèrement apparue en Mai 1968. Une parole volée par ceux qui ont retourné le slogan "Il est interdit d'interdire" en dispositifs pénaux exigés par des assoces des bourgeois et bobos libéraux poussés par le vent de mondialisation, d’un côté, alliées aux gauchistes n'ayant toujours pas renoncé à établir, bien que mille fois faillie, l’effrayante et grotesque utopie marxiste, aux féministes androphobes et aux minorités antiracistes racisantes, de l’autre, dispositifs appuyés par les médias mainstream qu'ils cogèrent (comme au temps du Général l'ORTF l'était par les gaullistes et le communistes : "à moi l'économie -le pouvoir sur les choses- à toi la culture -le pouvoir sur les esprits-"), dispositifs de surveillance sociétaux destinés au bout du compte à étouffer tout trouble à l'ordre public progressiste, c'est à dire à l'ordre marchant au pas de la loi de la mondialisation, de l’ouverture sans limite aux capitaux, à la circulation des personnes doublée de leur installation là où elles le souhaitent, et à la multiplication des droits individuels portés par des minorités de combat installées dans le Cheval de Troie de la Société civile. Minorités puissantes car soutenues par des intérêts économiques et financiers marchandiseurs surpuissants (les premières étant les idiotes utiles des seconds et inversement). C'est à nous de ressaisir les armes de la liberté (ou de la vérité pour parler comme Soljenitsyne) en redonnant voix à la parole étouffée pour que la réalité revienne devant les yeux des hommes.

Interdit d'interdire

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Jalons de la dissidence
  • DISSIDENCE. A tous ceux qui ne se font plus d'illusions sur le système en place depuis plus de quarante ans en France notamment et qui de partout entendent combattre l'appareil médiatico-financier multicuraliste avec les armes de l'esprit et dans la vérité
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité